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Les syndicats scandinaves exigent du respect de la part de Tesla

Les syndicats scandinaves exigent du respect de la part de Tesla

Dans les pays scandinaves (Suède, Danemark, Finlande et Norvège), les syndicats sont en plein bras de fer avec Tesla. L’enjeu de cette lutte n’est pas des moindres : il en va du respect des travailleurs et de la concertation sociale. Elon Musk, le propriétaire de Tesla et également la personne la plus riche au monde, ne porte pas les syndicats dans son cœur. Il refuse systématiquement la constitution d'une représentation syndicale dans les entreprises Tesla et la conclusion de conventions collectives de travail.

Il peut peut-être s’en sortir aux États-Unis (bien que les syndicats y expriment aussi haut et fort leur mécontentement), mais pas en Europe, et certainement pas dans les pays scandinaves qui, tout comme la Belgique, ont une longue tradition de concertation sociale bien huilée.

La solidarité est notre force

Le conflit a débuté en Suède. Tesla y occupe environ 120 monteurs automobiles dans ses différents garages à travers le pays (Tesla n’a pas d’usine en Suède, mais de nombreuses voitures électriques de la marque sont bel et bien en circulation). Ces travailleurs aimeraient qu’une représentation syndicale soit mise en place et que des accords collectifs sur les conditions de travail et de rémunération soient conclus. Mais l’entreprise n’a rien voulu savoir. Soutenus par le syndicat des métallos suédois IF Metall, qui tente de négocier une CCT avec Tesla depuis déjà cinq ans, les travailleurs ont débrayé.

Cette grève s’est répandue comme une traînée de poudre. Les dockers s’y sont d’abord joints, suspendant ainsi le déchargement des voitures Tesla acheminées via le port. Les techniciens se chargeant de l’installation des bornes de recharge Tesla ont ensuite rejoint la grève et des mécaniciens d’autres garages ont refusé de prendre en charge les voitures de la marque.

Le coup le plus dur pour Tesla a été porté par les collaborateurs de Postnord lorsqu'ils ont aussi montré leur solidarité en refusant de continuer à livrer des plaques d'immatriculation, empêchant ainsi la mise en circulation de nouvelles voitures Tesla. Elon Musk a réagi à ces troubles sur X/Twitter, en qualifiant la situation d’absurde et a entamé des poursuites judiciaires contre l’entreprise de service postal. Le tribunal a estimé que Tesla pouvait collecter elle-même ses plaques d'immatriculation.

Dans le même temps, Tesla tente également de contourner les blocages dans les ports suédois en livrant des voitures via la Norvège ou le Danemark. Toutefois, les pays voisins sont eux aussi solidaires. Le principal syndicat du Danemark a annoncé qu’il suspendrait le déchargement et le transport des voitures Tesla. Les chauffeurs transportant les voitures vers la Suède ont également cessé le travail. Les syndicats norvégiens se sont également joints au mouvement de protestation. Un blocage des pièces Tesla destinées au marché suédois a en effet débuté le 20 décembre. Cette solidarité, à travers les secteurs et les frontières, est non seulement belle à voir, mais est aussi cruciale.

Respect de la concertation sociale

Les syndicats scandinaves exigent à juste titre que leur modèle de concertation sociale soit respecté. Des accords collectifs relatifs aux conditions de travail et de rémunération et une représentation syndicale dans les entreprises en sont des composantes essentielles. Selon les mots de Jan Villadsen, président du syndicat du transport danois 3F : Même si vous êtes parmi les personnes les plus riches au monde, vous ne pouvez pas fixer vos propres règles. Nous avons passé des accords sur le marché du travail et vous devez les respecter si vous voulez faire des affaires ici. »

La FGTB Métal et l’UBT-FGTB soutiennent les syndicats scandinaves. Leur bataille est plus importante que jamais !